Derrière la porte
Il attend, il attend.
Il n’ose émettre un son …
A peine, s’il ose respirer.
Ce matin,
ils ont oublié….
Plus un pas, plus un souffle…
Les rires,la musique se sont tus…
Il attend…
Puis doucement,
il ouvre la porte.
Il est inondé de soleil …
Une peluche parterre.
Il n’ose la prendre, puis s’en saisit.
Il la respire, goûte une odeur.
Il caresse, dans sa soif.
Un sourire ou une grimace ?
Sourire, qu’est-ce qu’un sourire ?
Lui vient une grimace de sourire.
Il regarde, boit de ses yeux,
immenses, la vie ensoleillée.
Sur le bord de la table,
une pomme rutilante,
brille, sous les rayons.
Elle l’attire comme un aimant.
Sa main se tend …
Un bruit l’effarouche,
il se précipite, de ses maigres jambes,
vers la porte.
Un bruit de clés, des pas précipités,
Son cœur s’affole aura-t-il le temps …
On passe devant la porte,
L’éclat du papier froissé.
Un loquet qui s’abat.
Ses yeux s’élargissent,
comme des soucoupes.
Fini …
Il sert dans sa main,
la pomme et le jouet.
Devenus noirs.
Olga Guyot