Ils s’enfoncent dans la nuit noire,
fuyant cette ville
qui n’avait pas voulu d’eux.
Seul le halo d’une lampe
sur la première roulotte,
guide leurs pas.
Ils en ont fait du chemin,
suivant toujours l’étoile du berger.
Ils n’en peuvent plus,
de cette fuite incessante.
Leur vie retrace celle de cet enfant
qui sous peu va naitre et
donner au monde l’espoir.
Une clairière dans le bois touffu
ils s’y arrêtent, de toutes parts
montent des rires et des chants.
Les petits courent après la moindre
branche morte ils amassent et amassent
tant et tant,
qu’un feu de joie tend ses bras vers le ciel.
Dans l’ombre s’élèvent les notes d’un violon,
puis un tambourin le rejoint.
Et leurs accords parfaits, s’envolent.
Les pieds dansent malgré eux.
Les femmes voluptueuses, dansent, dansent.
Leur hanches roulent et chantent l’amour.

Nuit Tzigane
Errant de villes en villes,
Dans la nuit blême, ils s’enfoncent.
sentiment de désespoir
Ils n’avaient pas voulu d’eux …
Toujours cette fuite en avant …

Nulle porte ne s’est ouverte.
Aucune pitié …
Ils renouvellent chaque jour et chaque nuit
cette errance des temps passés,

Leur vie retrace celle de cet enfant
qui sous peu va naitre et
donner au monde l’espoir.

Ils parcourent les ravines.
Et seule cette étoile,
l’étoile du berger,
les guide vers les routes de Bethléem.

Dans ce sentier d’ornières,
leurs roulottes cahotantes
traversent les ombres des bois,
arrivées dans une clairière
Elles s’enroulent, se calfeutrent.

Les petits courent dans les fourrés et fossés,
après la moindre branche morte.
Ils amassent et amassent
tant et tant qu’un feu de joie
s’élance vers le ciel.
Et des chants se mêlent aux rires.

Des aromes puissants enivrent
leurs cœurs meurtris.

La fête Tzigane …
D’un coin ombré
s’égrène le joyeux tambourin,
le chant d’un violon,
envoie vers le ciel ses accords.
Langoureuse la guitare se marie
et dévoile ses harmonies.

Une à une se lèvent brunettes
aux yeux de braise
à la taille souple et élancée.
Valsent les jupes enguirlandées,
brillantes de mille festons.

Doucement, lentement elles ondulent,
telles des lianes aux couleurs de feu.
leurs hanches balancent, ensorcellent
et invitent à l’amour.
Alors, les mains entament un ballet
caressant, enveloppant les corps alanguis
et donnent en cette nuit
leur plus belle offrande,
la nuit tsigane.
Cadeau de la vie.

Les enfants courent dans les fourrés
A la recherche de branches.
Ils en tassent tant et tant que
bientôt un feu de joie s’élève.